Echourgnac
Abbaye & Brasserie

En 1868, une colonie de Trappistes, venant de la Trappe du port du Salut (Mayenne), vint à Echourgnac pour y fonder le monastère de Notre-Dame de bonne espérance.
Le pays , nommé "La Double", était austère, insalubre. Les Pères s’appliquèrent d‘abord à défricher les landes, puis, pour subvenir à leurs besoins, installèrent une fromagerie.
Le pays changea vite d'aspect, et ce coin du Périgord, jusque-là improductif, devint fécond grâce à ces moines.
L'existence d'une brasserie est attestée par un témoignage issu de la revue "Littell's living age", vol 84 de Novembre 1893. (voir également "Beer Et Seq" )
On peut y lire, à propos de Mr Barker, visiteur de l'abbaye en 1893 : "Il a été accueilli avec un verre par le portier à son arrivée - la bière était servie d'un pot de grès - et il lui en a été servi en bouteilles à plusieurs reprises pendant son séjour, y compris avec chaque repas. Alors que Barker semble avoir aimé la bière en général, on se rend compte qu'il était un peu surpris d'avoir reçu de la bière aussi souvent, "vin d'orge monastique", c'est comme cela qu'il l'appelait. À un moment donné, il insiste sur le fait que certains de ses interlocuteurs ont une arrière-pensée - leur propre rafraîchissement, sans aucun doute. Barker n'a pas aimé le brassin de prime abord, en le décrivant comme «jaune» et dans un autre passage, ressemblant à une soupe de pois. Il le qualifiait aussi de "épais et grossier", un terme de Shakespeare. (Macbeth). "grossier" dans sa bouche signifiait "collant, épais"."
Au début du XXe siècle, la persécution religieuse consécutive aux lois de 1901 et 1905, qui avait fait disparaître tant de couvents, ne les atteignit pas. Mais, par suite de l'imprévoyance du dernier prieur, Dom Benoît Joseph, les religieux durent se disperser. Ils étaient douze, y compris les frères convers. On les envoya dans diverses Trappes : Aiguebelle, Port du Salut.
La vie religieuse a repris le 22 juillet 1923, grâce à la société qui avait fait l'acquisition des terres de la Trappe d’Echourgnac. Les trappistines y vivent toujours et y affinent un fromage.