Charité et Hospitalité
Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car il dira un jour : "J’ai été votre hôte et vous m’avez reçu". (Règle de St. Benoît, Chap. 53.)
Lors de l’accueil des pauvres, pèlerins et hôtes de passage, charité et propagation de la foi prenaient forme par le gîte et le couvert que pouvaient proposer les abbayes. ("Le supérieur rompra le jeûne par égard pour l’hôte, sauf si c’est un jour où le jeûne ne peut être violé". - Règle de Saint Benoît, chapitre 53).
Au IXe siècle, Charlemagne favorise la viticulture, mais aussi la fabrication de la bière dont il accorde le premier privilège aux moines brasseurs dans une partie de son empire. L'Empereur exigea que le brassage soit réservé aux experts et que chaque monastère soit pourvu d'une brasserie. Cette décision a eu une influence majeure sur le développement de la bière monastique.
Charité et Hospitalité, valeurs monastiques.
La boisson préparée sur place était partagée avec les hôtes. Selon la qualité des hôtes, la qualité de la bière pouvait d’ailleurs varier. Ainsi, le plan détaillé de l'abbaye de Saint Gall en suisse, vers le IXème siècle, indique la présence de trois brasseries à l'intérieur de ce couvent. On y brassait trois bières : la "prima melior" réservée aux hôtes de marque, la "cervisia" réservée aux frères, et la "tertia", consommée par les pélerins de passage. Saint Colomban tient à ce que les frères chargés du service de la cave ne soient jamais, par leur négligence, cause d'une perte. Il condamne les coupables à ne boire que de l'eau.
La qualité des bières produites permit souvent d'en vendre au-delà de l’abbaye et d’en tirer ainsi des moyens complémentaires de subsistance pour la communauté.